27 juil. 2017

IL EST DES RENCONTRES QUI RENVOIENT À SON PROPRE PASSÉ

Une poupée à Calcutta…
Je marchais depuis plusieurs jours dans l'effervescence de Calcutta, quand, aux détours d'une des allées du parc Maidan, je rencontrai cette poupée qui gisait seule, perdue, abandonnée. Je saisis le moment avec la photo ci-jointe.
Quelques années plus tard, cette rencontre a inspiré un passage dans mon livre "Coming in".
En voici le début :
« Pour la troisième fois, je finis ma promenade par le Maïdan, la version locale de Central Park située au cœur de Calcutta et à proximité de mon hôtel. Sur un côté, des chevaux paissaient tranquillement ; plus loin, en retrait un club de polo ; à gauche, des adolescents assis au bord d’un bassin en pierre ; tout au bout, la Reine Victoria boudeuse et hautaine.
Je choisis de m’écarter de la partie centrale, et m’engageai dans un chemin de terre serpentant entre des bosquets. Là, tapie dans l’ombre, à moitié cachée par une branche qui s’inclinait sur elle, dormait une poupée de chiffon. Innocente, érodée par les pluies qu’elle avait endurées, elle gisait. A qui avait-t-elle appartenu ? Où était l’enfant qui l’avait perdue ? 
Je me sentis envahi par un flot d’émotions, comme si je venais de retrouver mon doudou perdu. Machinalement, ma main se porta à ma bouche, et je dus me retenir de sucer mon pouce. Besoin de la prendre dans mes bras.
Je me laissai glisser sur le sol juste à côté d’elle, et posai ma main délicatement sur elle. Attention à ne pas appuyer. Le coton était tellement usé que mes doigts passeraient au travers. Presque transparent. Sous ce voile, elle était nue. Si douce, si fragile. 
Je la pris, la déposai sur mes genoux et m’appuyai contre le tronc de l’arbre voisin. L’endroit était calme et paisible, suffisamment reculé pour que les passants ne s’y aventurassent pas. C’était sans doute pour cela que la poupée était encore là. J’étais en dehors du monde. Juste avec elle.
Je la caressai lentement, et fermai les yeux.  

Je sens la chaleur de la main de ma mère et la peur de la perdre. Je sais pourtant que cela va se produire. De rage, mes pleurs redoublent... »

4 juil. 2017

VOYAGE À CALCUTTA

Coming in – Voyage en Inde
Montage de photos prises à Calcutta, lors d'un voyage qui a inspiré le passage correspondant dans mon roman Coming in.

2 juil. 2017

VOYAGE À HAMPI (2)

Coming in – Voyage en Inde
Montage de photos prises dans le village de Hampi, lors d'un voyage qui a inspiré le passage correspondant dans mon roman Coming in.

30 juin 2017

LE VILLAGE DE HAMPI

7ème extrait
"Dans l’après-midi du lendemain, j’entrepris de visiter le village de Hampi, village que je n’avais qu’entraperçu depuis mon arrivée.
Quelle ne fut ma surprise de le découvrir éventré. A même le sol. Un Beyrouth indien. Pourtant aucune bombe n’était tombée dessus. Aucune guerre à proximité.
Partout des tas de briques et de ferraille.
Un escalier encore vaillant me permit d’atteindre une terrasse précaire. De là, je plongeai au cœur des maisons béantes. Des murs jaunes, roses ou bleus, des sols exempts de tous objets, des intimités bafouées, des lieux privés de vie.
Un coup de tonnerre me fit sursauter. A quelques mètres, sous la pression des coups d’un bulldozer, un mur venait de s’effondrer. Le champ de bataille sur lequel je me trouvais n’était pas ancien, mais vivant. La mort était là, à l’œuvre, méthodique et déterminée..."

28 juin 2017

VOYAGE À HAMPI

Coming in – Voyage en Inde
Montage de photos prises dans le jardin zen de Hampi, lors d'un voyage qui a inspiré le passage correspondant dans mon roman Coming in.

26 juin 2017

LE JARDIN ZEN DE HAMPI

6ème extrait
"Un jardin zen surnaturel et surdimensionné, où des rochers, empilés les uns sur les autres, défient les lois de la gravité. Un paysage sculpté avec parcimonie. 
De l’ocre, quelques touffes vertes, un ciel azuréen, et, surgissant aléatoirement dans cet univers massivement minéral, des temples. Des colonnades répondent en écho à des rocs dans un immense labyrinthe désertique avec une rivière pour seul point de repère.
Je triangulais l’Inde : après la mystique Bénarès et l’effervescente Calcutta, Hampi la lunaire.
Le nombre des monuments semblait illimité. Comme l’horizon, le terme des constructions était sans cesse repoussé. Mes pas épuiseraient-ils cette réserve apparemment infinie ?..."