23 juin 2014

TROIS SIÈCLES DE TRANSFORMATION DU CAPITAL


Le capital du XXIe siècle (8) – Rentabilité du capital1
Après cette promenade au pays de la croissance, guidée par Thomas Piketty, amorçons celle au pays du capital toujours en sa compagnie.
Quelques ordres de grandeur pour commencer :
- Dans les pays développés, le capital total représente cinq à six années de revenus, et il n’est composé presque que de capital privé (car les dettes publiques sont sensiblement de l’ordre des actifs publics) : en 2010, le patrimoine net est de 150 à 200 000 € par habitant pour un revenu de 30 à 35 000 €.
- Ce patrimoine est en 2010 en moyenne composé pour moitié d’actifs immobiliers, pour moitié d’actifs financiers (actions, obligations, placements financiers)
Si l'on observe en France l'évolution depuis 1700 - intérêà nouveau de raisonner sur des séries longues - du rapport entre la valeur du capital et celle du revenu national, que voit-on ?
Première temps, de 1700 à 1910, la stabilité globale autour du multiple de 7, c'est-à-dire que le capitale représente 7 années de revenu, mais avec deux phénomènes de substitutions :
- La diminution progressive et régulière de la part des terres agricoles, qui alors qu'elles représentaient plus de 70% du capital en 1700, ne représentent plus que 10% en 1900,
- La naissance progressive à partir de 1800 d'un capital étranger net qui représente en 1900 autant que les terres agricoles. Ce sont à la fois l'expression de notre puissance coloniale, et d'avoirs financiers comme par exemple le fameux emprunt russe
Vient ensuite, à cause des deux guerres mondiales, la destruction du capital qui ne correspond plus qu'à trois années de revenu :
- Chute brutale à l'occasion de la guerre de 14-18, puis baisse lente ensuite,
- Disparition du capital étranger net,
- Poursuite de l'érosion de la valeur des terres agricoles
Enfin, à partir des années cinquante, croissance régulière pour revenir en 2010 à un multiple proche de celui du 18e et 19e siècle, légèrement supérieur à 6 années de revenus :
- Quasi-disparition de la valeur relative des terres agricoles,
- Origine de la croissance essentiellement due au capital immobilier

(à suivre)

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