13 juil. 2009

A LA QUESTION « POURQUOI SOMMES-NOUS LÀ ? », LA MEILLEURE RÉPONSE EST « PARCE QUE NOUS SOMMES LÀ ! »

Pourquoi des pourquoi ?

Nous éprouvons constamment le besoin de savoir pourquoi nous sommes là et pas ailleurs.

Cette question, qui prend rapidement des dimensions métaphysiques, n'est pas seulement présente dans le tréfonds des dépressions individuelles, elle est aussi là dans bon nombre de séminaires stratégiques se penchant sur « le comment et le pourquoi » des grandes entreprises – je le sais pour y avoir été ! –.

Questions sans fin, gouffres des interrogations, enchainements des pourquoi et des « et si »…

Depuis six mois, je viens d'entreprendre un « voyage » parmi les mathématiques du chaos, la théorie des cordes et les nouvelles visions de l'évolution. J'ai aussi fait un détour par quelques lectures d'écrits philosophiques et bouddhistes. Mon blog en a été un peu le journal, et si vous m'avez lu, ne serait-ce que de temps en temps, vous en avez été le témoin.

De tout cela, j'en ressors avec la conviction que le vrai moteur de notre monde, et donc de nous vivants, est l'accroissement de l'incertitude.

Je perçois comme cela peut être perturbant. J'aurai l'occasion dans un livre à venir de développer ce point, mais, pour l'instant, merci d'en accepter le raccourci – si vous le désirez, n'hésitez pas à utiliser les commentaires pour vous insurger contre ce que je dis ou me demander de préciser mon propos.

Et donc pourquoi sommes-nous là ? Eh bien la réponse est facile : parce que nous ne sommes pas ailleurs. Étant là, comme l'ubiquité n'existe pas, nous n'avons pas d'autre choix, d'autre alternative. Il n'était pas écrit que nous devions être là, il n'était pas écrit que, un jour, un insecte percerait une peau et donnerait naissance au moustique (voir « Pourquoi le moustique pique-t-il ? »), mais comme c'est arrivé, c'est ce qui existe.

Nous n'étions pas un présent nécessaire, mais seulement un parmi les possibles… et c'est ce qui est arrivé.

Pourquoi sommes-nous là ? Parce que nous sommes là. Et rien de plus…

Réapprenons à ne pas trop nous poser les questions inutiles et concentrons sur l'endroit où nous nous trouvons et sur les possibilités présentes et sous-jacentes. Sans raison claire, tout ceci me rappelle mon voyage en Inde de l'été dernier et la rencontre avec ce joueur de musique perdu au milieu d'un paysage de dunes…

2 commentaires:

Unknown a dit…

Bonjour,

Dans la notion de dépression : c'est généralement lorsque cela ne va pas que l'on se pose des questions métaphysiques.

Car finalement, quand nous allons bien, nous recherchons automatiquement les opportunités qui s'offrent à nous.

Est-ce que cela veut dire que finalement, tout ceux qui se pose des questions métaphysiques sont des malades.

Intéressant comme concept, car ceux qui veulent briller ont souvent des problèmes d'égo ou de revanche à prendre avec leur enfance, etc...

Du coup, plutôt que de parler d'incertitude, est-ce que ce n'est pas plutôt de distorciation de la perception dont il faut parler.

Ne peut-on pas dire que ce sont les gens qui ont des déséquilibres affectifs, intellectuels qui font avancer la masse ?

Qu'est-ce qui a fait que tous d'un coup, l'homme est sorti des cavernes et a construit des huttes. Est-ce que le premier qui l'a fait ne savait pas que c'était dangereux ? Était-il inconscient et de ce fait "malade" ?

L'incertitude étant destabilisante, est-ce que pour évoluer, il faut être capable de voir le monde de façon différente des autres ?

Car comme vous l'aviez fort bien développer, l'homme a besoin de se retrouver dans le troupeau. Ceux qui évoluent doivent obligatoirement sortir du troupeau...

Très cordialement,
Philippe.

Robert Branche a dit…

Effectivement je crois que spontanément nous sommes à la recherche de certitudes, de repères et d'habitudes. Probablement lié au sentiment grégaire, aux "souvenirs" de la jungle dans laquelle être seul et différent est un risque.
Comme vous l'avez écrit, les changements sont venus de "marginaux". Est-ce que ces marginaux - au sens de "à la marge" - ont agi "volontairement" ou "par hasard" ? Impossible à savoir...
Je pense que notre défi collectif et individuel est d'apprendre à vivre avec l'incertitude. C'est une rupture avec notre histoire et ce serait une nouvelle chance pour notre évolution collective