17 mars 2009

DIFFICILE D’ACCEPTER QUE MES DOIGTS « SAVENT MIEUX » QUE MOI OÙ SONT LES TOUCHES

La fluidité et l'efficacité passent par le « lâcher prise »

Si je veux taper « consciemment » un texte, c'est-à-dire en regardant mes doigts et en les dirigeant volontairement sur les bonnes touches, je vais beaucoup moins vite que si je laisse aller mes doigts.

Difficile à accepter cette perte de contrôle, accepter de m'abandonner, accepter de lâcher prise. « Faire confiance à mes doigts » n'est vraiment pas naturel.

Ce d'autant plus que cet apprentissage s'est passé sans que je m'en rende compte. C'est venu tout seul, à force de taper des textes.

Un jour, j'ai constaté que mes doigts savaient où étaient les touches. Bizarre, comme s'ils se mouvaient par eux-mêmes, indépendamment de ma volonté propre : il suffit que je pense à ce que je veux taper et mes doigts se déplacent au bon endroit.

Reste maintenant à l'accepter et abandonner mon contrôle. Difficile…

Même chose quand je skie : le plus efficace est de faire confiance à mes sensations, ne pas chercher à contrôler directement mes mouvements, laisser mes skis jouer d'eux-mêmes avec la piste. Souvent, j'ai l'impression que je me regarde skier, comme un contrôle de deuxième niveau qui vient prévenir en cas d'anomalie. Étrange…

Même chose pour les murs en pierres sèches (voir « La logique cachée des murs en pierres sèches »). Plus je progresse, moins je réfléchis et plus je « jette les pierres spontanément ». J'arrive même à monter le mur en pensant à autre chose…

Finalement, quand j'arrive à lâcher prise – face à mon clavier, sur une piste de ski ou en construisant un mur en pierres sèches –, je me sens comme « fluide », réelle sensation d'efficacité et de plaisir naturel.

Tout ceci est bien loin de toute la logique soi-disant « rationnelle » que l'on m'avait apprise au départ.

Mais, une fois de plus, être rationnel c'est accepter la réalité des processus inconscients et apprendre à en tirer parti.

Aucun commentaire: