10 déc. 2008

NE TOMBONS PAS DANS LA « FASHION » ÉCONOMIE !

Nous vivons dans l’instant, dans la réaction. Nous sommes tous de plus en plus, individuellement et surtout collectivement, dans l’émotion du moment. Nous sautons sur la nouvelle mode, le dernier film, le dernier meurtre ou le dernier attentat.
Nous devrions du coup être sensible à l’évanescence des choses, au fait que seule la disparition est pérenne… Mais non, nous sommes comme hypnotisés par ce mouvement incessant.

Les réactions à la crise économique actuelle en sont la quintessence : comme toujours, ce sont dans les tensions extrêmes que les comportements s’exacerbent…

Tout le monde – politique, économiste, journaliste, Mr et Mme Michu – y va de son commentaire journalier – si n’est pas plusieurs fois par jour – pour donner les dernières nouvelles, les derniers conseils…

Souvenir de ces moments un peu « surréalistes » de la Guerre du Golfe où les journalistes avaient pris l’antenne 24h/24 alors qu’ils n’avaient aucune information réelle sur ce qui se passait… Alors ils parlaient dans le vide, inventant des commentaires « champagne » mais dans lesquels ne restaient que les bulles… Vide…
Aujourd’hui, j’ai la même sensation, celle d'entendre un vrombissement continu de gens de tous bords qui parlent sans savoir ce qui se passe. Et sans qu’apparemment cela ne semble les gêner : puisqu’ils sont dans le mouvement, ils doivent bien être au bon endroit, non ?

Et si l’important était de s’arrêter un peu, de prendre du recul, de chercher à comprendre…

Un exemple parmi d’autres : si l’on regarde simplement l’évolution du CAC40 depuis 2000, on voit que la chute actuelle – d’environ 6000 à un peu plus de 3000 – est inférieure à celle observée entre 2001 et 2003 – de près de 7000 à 2500 -. Qui en parle ?

Une action vraie doit s’inscrire en prenant appui sur les tendances longues et non pas sur les vaguelettes : si l’on observe uniquement les méandres de la Seine, on a peu de chances de comprendre où se trouve la mer…


(voir aussi : « Action ou Transformation »)

2 commentaires:

Quentin Ruyant a dit…

Si je me souviens bien d'un débat d'économistes (dans l'émission "ce soir ou jamais" il y a quelques semaines), le CAC40 n'est pas du tout le bon indicateur pour mesurer cette crise. C'est seulement l'indicateur médiatique par excellence car il fluctue rapidement.

Robert Branche a dit…

Effectivement dans ses fluctuations instantanées, il n'est qu'un "indicateur médiatique". De plus c'est une moyenne : il est important d'analyser d'où vient son évolution ou sa stagnation (qui peut être le résultat d'évolution contraire de différentes sociétés le composant...)
Et les médias n'arrêtent d'ailleurs pas de le commenter !
En cela, il structure de nombreux comportements...
Mais dans ses tendances longues, l'évolution du CAC40 est significative... or on n'en parle quasiment jamais ainsi...